Le pelage de votre chat reflète l’état de santé de votre petit félin et si sa belle fourrure se met soudain à se dégarnir de façon anormale, que ses poils tombent abondamment et que des plaques clairsemées apparaissent sur sa peau, cela signifie qu’il est atteint de pelade. Il convient dès lors de déterminer l’origine de l’affection et de prodiguer à votre animal de compagnie les soins adaptés. Mais qu’est-ce qu’une pelade au juste ? Quelles en sont les causes et comment la soigner ?
Qu’est-ce que la pelade du chat ?
La pelade désigne une perte anormale de poils qui résulte d’une affection, dermatologique ou plus générale, du chat.
A ce titre, elle ne doit pas être confondue avec la mue saisonnière, ce phénomène naturel qui se produit deux fois par an à chaque changement de saison, quand la luminosité des journées et les températures extérieures changent. En effet, le poil du chat, comme celui du chien ou même comme le cheveu humain, à une durée de vie limitée et un renouvellement cyclique : il se détache et tombe quand il meurt. Aussi, il est donc tout à fait normal que votre chat perde beaucoup de poils au printemps et à l’automne. Le pelage mort laisse alors simultanément place au nouveau, lequel comporte une couleur et une texture quelque peu différente de l’ancien, et c’est le cas pour tous les chats, quelle que soit leur race (à l’exception des chats nus, cela va sans dire !).
Mais, si votre chat présente une dépilation généralisée ou localisée qui lui laisse des zones corporelles complètement dépourvues de poils ou un pelage à l’aspect mité, il y a de fortes chances qu’il soit victime d’une pelade. Cette dernière est alors toujours associée à une maladie et s’accompagne généralement d’autres symptômes telles que l’apparition de pellicules, de démangeaisons, des plaques rouges ou d’autres lésions dermatologiques sur tout ou partie du corps de l’animal.
Question de vocabulaire…
Dans le langage courant, le mot « pelade » désigne indifféremment toute perte de poils anormale du chat. Mais, dans le jargon vétérinaire, c’est plutôt le mot « alopécie » qui désigne une perte de poil anormale du chat, quelle qu’en soit la cause.
Quelles sont les causes de la pelade du chat ?
La pelade du chat, ou l’alopécie du chat, n’a pas qu’une seule cause mais en possède plusieurs, aussi diverses que variées.
Ainsi, plusieurs affections peuvent occasionner une pelade chez votre chat parmi :
- le stress et l’anxiété du chat,
- des maladies parasitaires,
- les allergies et plus généralement, toutes les maladies responsables de démangeaisons,
- certaines maladies hormonales,
- certaines maladies d’origine génétique,
- certains cancers.
Le stress et l’anxiété
Le stress et l’anxiété constituent une explication fréquente à la pelade qui affecte votre petit félin. Ainsi si votre chat est particulièrement angoissé ou sensible, il se mettra à lécher systématiquement et de façon continue l’une de ses pattes ou son ventre. Ces léchages intempestifs provoqueront alors la perte de ses poils et une irritation de sa peau qui se couvrira alors de plaques. Cette forme de pelade occasionnée par l’anxiété du chat porte le nom d’alopécie psychogène du chat.
Le plus souvent, l’anxiété du chat peut trouver sa cause dans un trouble du développement du chat, un enfermement inhabituel de l’animal, un accès restreint à l’alimentation, le syndrome du chat-jouet (quand un enfant ou un adulte manipule sans cesse le chat à la manière d’une peluche) ou bien encore par une cohabitation avec d’autres animaux mal vécue par le chat.
Dans le cas de cette alopécie psychogène, on parle aussi d’alopécie auto-infligée car c’est le comportement du chat qui en est à l’origine.
Les maladies parasitaires
La perte de poils du chat peut aussi trouver sa cause dans une infestation parasitaire de sa peau et/ou de ses follicules pileux.
Les puces
Les puces sont des petits insectes qui se nourrissent du sang de leur hôte et qui sont susceptibles de parasiter le pelage du chat. Responsables de la puliculose, leurs piqûres peuvent provoquer des démangeaisons et donc des grattages et surtout des léchages intempestifs responsables d’une pseudo-alopécie. A force de se gratter et/ou de se lécher, le chat finit par casser ses poils ou par les couper. Ce phénomène peut s’intensifier si les piqûres de puce occasionnent une dermatite par allergie aux piqûres de puce, une hypersensibilité qui entraîne d’intenses démangeaisons.
La teigne
La teigne, ou dermatophytose, est une maladie de la peau provoquée par des champignons microscopiques qui forment des filaments à l’intérieur des follicule pileux du chat. Ces champignons se nourrissent de la principale protéine constitutive de poil, la kératine, si bien que lorsqu’ils parasitent le pelage du chat, sont à l’origine de dépilations circulaires qui évoluent de manière centrifuge (de l’intérieur vers l’extérieur). Un chat teigneux présente donc typiquement des zones plus ou moins rondes dépourvues de poils, présentant généralement des pellicules et des croûtes mais qui ne grattent pas. Cependant, l’affection peut aussi se présenter sous d’autres formes chez le chat. Généralement, la teigne n’affecte que les chats dont la peau est déjà lésée ou les chats dont le système immunitaire est défaillant.
Les démodécies
La démodécie est une maladie dermatologique provoquée par la prolifération d’un acarien commensal de la peau, Demodex cati, qui vit dans les follicules pileux du chat et qui se nourrissent de son sébum. Lorsque le système immunitaire du chat est affaibli, ces acariens envahissent le pelage du chat et provoquent une perte de poils localisée autour des paupières et au niveau du cou ou généralisée à l’ensemble du corps. Cette maladie est cependant relativement rare dans l’espèce féline et affectent surtout les chats déjà atteints d’une pathologie qui amoindrit leurs défenses immunitaires (leucose, sida du chat, cancer, trouble hormonal etc.).
Les Siamois sont réputés être davantage touchés par cette parasitose de la peau.
Chez le chat, un autre acarien, Demodex gatoi, vivant dans la couche cornée de la peau du chat peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse qui se traduit par des rougeurs et des léchages intensifs causant une perte de poils auto-infligée.
Les autres parasites responsables de prurit
Plus généralement, tous les parasites externes du chat susceptibles d’occasionner un prurit peuvent être à l’origine de pertes de poils par des léchages intempestifs. C’est notamment le cas lorsque le chat est infesté par :
- des poux broyeurs,
- des otodectes, des acariens responsables de la gale des oreilles du chat,
- des cheyletielles, des acariens responsables d’une dermatose prurigineuse,
- etc.
Les allergies
Engendrées par des allergènes alimentaires, des parasites externes, une atopie ou bien une allergie de contact, les allergies chez le chat se manifestent généralement par perte de poils sur le ventre ou le bas du dos, secondaire à un léchage excessif. Pour caractériser ce syndrome, on parle aussi d’alopécie extensive féline. Il s’agit alors de déceler la cause de l’allergie et de l’éradiquer par le traitement adéquat.
Le prurit, l’inconfort et la douleur
Au-delà des maladies parasitaires du chat et des allergies, toutes les affections prurigineuses de la peau du chat qui le poussent à se gratter ou à se lécher de façon compulsive sont donc susceptibles d’être à l’origine d’une perte de poils.
De même, toutes les sources d’inconfort ou de douleur pour le chat peuvent induire des léchages exagérés et une perte de poil associée. Par exemple, un chat atteint de cystite peut se lécher frénétiquement le ventre et finir par y faire tomber les poils.
Les maladies hormonales
La pelade de votre chat est occasionnée par une pathologie hormonale comme :
- une hyperthyroïdie, un fonctionnement hyperactif de la glande de la thyroïde qui conduit à une production excessive d’hormones thyroïdiennes et à une mue excessive dans de nombreux cas,
- un syndrome de Cushing qui se caractérise par une production chronique et excessive de cortisol. Il est cependant assez rare chez le chat.
Ces pathologies n’ont généralement pas que des répercussions sur le pelage du chat mais aussi sur son état de santé général. Ainsi, un chat qui en est atteint développe le plus souvent d’autres symptômes comme une perte de poids et une hyperactivité dans le cas de l’hyperthyroïdie ou une perte de poids et un gros vente dans le cas du syndrome de Cushing.
Les causes génétiques
Plusieurs anomalies génétiques chez le chat peuvent être à l’origine d’une « pelade » parmi :
- l’alopécie congénitale (ou hypotrichose congénitale), recherchée chez le Sphynx mais qui est considérée comme une anomalie chez le Burmese ou le Siamois, deux races susceptibles d’être affectées par cette maladie qui les font naître sans leur pelage normal ou perdre ce dernier au cours des premiers mois de leur vie,
- la dysplasie pilaire. Exceptionnelle chez le chat, cette affection est due à une altération de la structure du follicule pileux qui le rend plus fragile et cassant. L’Abyssin pourrait être prédisposé génétiquement à cette maladie.
- l’alopécie féline des pavillons. Cette perte de poil ne concerne que les pavillons auriculaires de certains chats Siamois.
Les cancers
La perte de poils chez le chat peut enfin être un des symptômes lié à la présence d’une tumeur. On parle alors de d’alopécie néoplasique ou paranéoplasique.
Comment traiter la pelade du chat ?
Vous l’aurez donc compris : les causes de la pelade du chat sont multiples, ce qui implique alors un nombre important de traitements possibles.
Si votre chat est victime d’une perte de poils pathologique, la meilleure chose à faire est donc de consulter un vétérinaire. Celui-ci réalisera un examen clinique et dermatologique complet de votre animal afin de déterminer précisément l’origine de la pelade de votre chat et de mettre en place un traitement adapté à son cas.
Par exemple, ce traitement pourra reposer sur l’administration ou l’application de produits antiparasitaires en cas d’infestation par des parasites ou par un programme alimentaire adapté en cas d’allergie. Dans le cas où la pelade serait causée par le stress, le vétérinaire pourra administrer des anxiolytiques et conseillera un suivi psychologique de l’animal lors de séances chez un comportementaliste félin spécialisé.
Enfin, il est judicieux d’adopter des gestes préventifs afin de protéger votre chat de la pelade. Procédez donc au brossage régulier au pelage de votre chat pendant la mue afin d’éliminer les poils morts et veillez à renouveler régulièrement son traitement antiparasitaire préventif.
Quoi qu’il en soit, la moindre chute anormale ou excessive de poils en dehors de la mue, surtout lorsqu’elle est accompagnée d’autres symptômes, doit vous alarmer et vous conduire chez le vétérinaire qui identifiera avec certitude le trouble dont souffre votre chat et lui prescrira le traitement adéquat.